OPTIMISER LE CAPITAL SANTÉ DE L’ENFANT PAR L’ALIMENTATION VIVANTE

L’alimentation est un point clé dans la gestion de la santé pouvant impacter de nombreuses fonctions physiologiques et notamment le sommeil, la capacité d’attention et d’apprentissage ainsi que l’état émotionnel et physique de l’enfant.

Il n’y a pas de régime standard pour l’enfant pour au moins deux raisons : premièrement, les besoins réels varient considérablement d’un enfant à un autre ; deuxièmement, il y a des principes généraux communs à toute l’espèce humaine, mais qui doivent être adaptés en fonction de divers paramètres individuels (constitution, tempérament, énergie vitale disponible, environnement géographique, familial, social, etc.).

Dans tous les cas, l’alimentation de l’enfant doit répondre à plusieurs objectifs :

  • Assurer la croissance des organes, du squelette et des muscles, ainsi que le développement du cerveau ;
  • Construire les défenses immunitaires;
  • Établir des réserves énergétiques de qualité pour l’activité physique.

Comment satisfaire les besoins nutritionnels de l’enfant ?

Le meilleur moyen est de lui fournir une alimentation variée basée sur les fruits et les légumes à 80 % comprenant 20 % de protéines maigres (œufs, amandes, graines germées, champignons, algues). Il est à noter que bien manger ne veut pas dire bien digérer et donc bien assimiler ! Un bon aliment est celui qui est bien digéré, qui produit le moins de déchets et qui sert aux fonctions physiologiques humaines (digestion, métabolisme, maintien de l’homéostasie et de la santé).

Il est recommandé de privilégier une alimentation naturelle :

  • majoritairement biologique, fraîche, de saison, locale;
  • exempte de produits raffinés et transformés (et donc d’additifs comme les colorants, les conservateurs, les exhausteurs de goût, etc.) qui sont également source d’une bien trop grande quantité de sucre (glaces, bonbons, gâteaux) ou de sel ;
  • limitant voire éliminant les aliments de tolérances: viande, charcuterie, chocolat, fritures, pain, pâtes, lait de vache et laitages en général qui sont pro-inflammatoires (privilégier le calcium de source végétale dans les amandes, le sésame, le persil, le brocoli, les épinards et d’autres légumes verts).

Concrètement, comment faire ?

  • Apprenez aux enfants à bien mâcher et à être pleinement présents et conscients de la nourriture qu’ils ont dans leur assiette. La digestion commence dans la bouche avec la salive. Ce qui n’aura pas été réduit en bouillie dans la bouche devra l’être par les organes digestifs suivants, induisant un travail supplémentaire, un temps de digestion plus lent et une consommation d’énergie plus grande. Un repas doit rimer avec plaisir et calme.
  • Évitez de forcer les enfants à manger s’ils n’ont pas faim, notamment le matin contrairement aux idées reçues. L’enfant a gardé un lien instinctif et conscient avec son corps : une fois qu’il aura faim, il le manifestera. Privilégiez des fruits frais ou des jus de légumes au petit déjeuner, et des fruits secs et oléagineux en guise d’encas dans la matinée.
  • Évitez de les forcer à manger vite ! Laissez-leur le temps (temps que nous ne prenons plus pour nous !). Mangez ensemble dans le calme et en conscience (le stress bloque la digestion).
  • Expliquez-leur l’importance de boire de l’eau régulièrement au cours de la journée. Le corps des enfants est constitué à 60 % d’eau. Il est indispensable qu’ils en soient conscients et qu’ils apprennent petit à petit à boire d’eux-mêmes entre les repas, en favorisant une eau de qualité (eau de source) peu minéralisée.
  • Valorisez une alimentation riche en fruits et légumes de qualité, seule nourriture alcalinisante, en augmentant petit à petit la ration de cru. Faites-leur découvrir tout un panel de fruits et légumes en faisant travailler leurs cinq sens : le toucher, l’odorat, le goût, etc.
  • Mettez à disposition des corbeilles de fruits frais, bio et de saison idéalement, que les enfants pourront consommer en dehors des repas s’ils ont faim. Instinctivement, les enfants ont une appétence pour les fruits sucrés (le sucré est le premier goût expérimenté à la naissance, ce qui lui confère une connotation de douceur et de plaisir).
  • Commencez les repas par des fruits frais en leur demandant lesquels leur font envie (évitez la prise de fruits ou de desserts sucrés en fin de repas, qui engendrent des fermentations acidifiantes [ballonnements, gaz]). Expliquez-leur l’impact du sucre sur leur corps, et proposez-leur des alternatives : boules d’énergie, crème crue au cacao ou au citron, fruits secs, tarte caramel banane, glace à la banane, etc.
  • Intégrez des jus de légumes : préparez-les de manière ludique en famille, les enfants adorent « faire comme les grands » et aider en cuisine. Commencez par leur faire goûter une gorgée puis augmentez petit à petit la quantité au fil des semaines ou à la demande de l’enfant.

Préparez de belles assiettes et, pourquoi pas, inventez une histoire pour rendre le repas plus ludique : le plaisir de manger passe par les yeux et tout type d’apprentissage chez les enfants passe par le jeu. Impliquez-les dans la préparation des repas et créez ensemble des coccinelles avec des tomates et des olives, des champignons avec des tomates, une tortue avec du kiwi et des raisins, un mouton avec du chou-fleur, etc. Utilisez le spiralizer pour créer des spaghettis de courgette ou de patate douce, des rondelles de pommes, etc. Faites-leur réaliser des brochettes de fruits. Cassez les codes en préparant des brownies crus, des « snickers » crus ou des « cheesecakes » à base de noix de cajou, et expliquez-leur qu’on peut faire de délicieuses recettes sans lait, sans beurre, sans farine et sans œufs. En bref, laissez leur imagination s’exprimer et explorer la multitude de possibilités que le végétal offre !

  • Offrez-leur des protéines de qualité (en évitant les excès) en leur expliquant pourquoi il est intéressant d’en consommer. Les protéines sont nécessaires à la formation des muscles et des tissus (dont la peau) et sont indispensables à toutes les réactions métaboliques dans l’organisme. C’est là tout l’intérêt des graines germées ! Elles offrent une excellente source de nutriments et permettent de montrer de manière pédagogique quelles sont les grandes lois de la nature et du vivant. C’est souvent une source de joie pour les enfants de s’occuper de leur petit jardin intérieur et de voir rapidement (car les enfants se lassent très vite !) la concrétisation de leurs efforts de petits jardiniers !
  • Intégrez des lipides (graisses) de qualité : avocat, olive, oléagineux, huile de première pression extraite à froid, etc. pour un apport adéquat en oméga 3 / oméga 6. Ces acides gras insaturés jouent un rôle dans le comportement, l’apprentissage, la concentration et l’équilibre physique et émotionnel des enfants.
  • Soyez tolérants : laissez-leur goûter certaines préparations industrielles au repas d’anniversaire des copains, les chips à l’apéro chez les voisins, la quiche aux poireaux de Mamie, etc. L’objectif est de les sensibiliser, de leur dire pourquoi nous pensons que ce n’est pas bon pour le corps et comment on se sent après avoir consommé ce type de produits. Invitez-les à être attentifs à ce qu’ils ressentent (digestion, fatigue, attention, excitabilité, énervement, etc.). Inutile de leur faire peur en leur interdisant de consommer tel ou tel aliment, au risque que l’alimentation devant être source de plaisir se transforme en combat quotidien. Avec le temps, ils seront à même de choisir les aliments qui leur conviennent et leur font du bien, et ceux qui ne leur conviennent pas.

 

Le mot de la fin ?

Restons simples et naturels : plus un repas est simple, plus le temps de digestion est court, laissant ainsi au corps le temps et l’énergie nécessaires pour entreprendre les activités vitales (digestion, assimilation, élimination) sans pomper toute l’énergie de l’enfant. Il est également intéressant de noter que près de 75 % du système immunitaire se construit au cœur de notre intestin. On comprend mieux tout l’intérêt de ce type d’alimentation pour la bonne santé de l’enfant. En cuisine, donnez-lui des petites tâches à réaliser, laissez-le expérimenter et être créatif en cuisine. Apprenez-lui à être conscient de ses sensations, de sa faim, et à savoir dire stop. C’est ainsi que nous plantons les petites graines d’un adolescent et d’un adulte acteur de sa santé.

Article rédigé pour Regenerescence et publié sur leur site internet en Mars 2018.

Credit photo d’accueil de l’article : Damien Artero // Planeted

Pour aller plus loin sur la pédagogie postive et participative chez les enfants :

[JUS VERTS ET PÉDAGOGIE PARTICIPA(C)TIVE] Impliquer et non pas contraindre

 

 

 

 

 

 

 

 

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1 commentaire sur “OPTIMISER LE CAPITAL SANTÉ DE L’ENFANT PAR L’ALIMENTATION VIVANTE

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