Pourquoi est-il préférable d’avoir une alimentation en grande partie végétale ?

Pour bien comprendre quelle serait l’alimentation la plus adéquate pour l’homme, il est important de faire un petit retour en arrière et de voir d’où l’homme vient.

Les hominidés constituent une famille de primates dans laquelle on retrouve les chimpanzés, les gorilles, les orang-outans et les humains. Parmi les nombreuses caractéristiques communes à cette famille, on retrouve, entre autres, la marche bipède et un cerveau particulièrement développé. La séparation entre l’homme et les grands singes (gorilles et orang-outans) intervient il y a 7-8 millions d’années, et un peu plus tardivement avec les chimpanzés (vers 5-6 millions d’années). On date le genre Homo au début de la préhistoire, il y a entre 3 et 2,5 millions d’années.

D’un point de vue de la génétique, l’être humain possèderait un génome identique à 98.7%[1] avec le génome du bonobo et moins de 1% de différence avec le génome du chimpanzé. Comme ces deux derniers, l’homme est un anthropoïde. Nous digérons avec notre intestin grêle et expulsion avec notre côlon. Les enzymes digestives, permettant la digestion et ainsi l’absorption des nutriments, sont fonctionnellement structurées et adaptées pour une alimentation à forte tendance fruitière. Nous sommes incapables de digérer des os comme les carnassiers. Nous n’avons jamais été prévu pour un régime alimentaire carné ni même omnivore. Cette « omnivorisme gastronomique » comme dit Grégoire Jauvais, élève du célèbre P.V. Marchesseau, nous conduit à consommer de faux aliments : antinutritionnels, antihygiéniques entrainant fermentations et putréfactions. A force, notre corps s’encrasse et a du mal à évacuer et donc à fonctionner. C’est là que les maladies peuvent apparaître. Les grands singes se nourrissent quasi exclusivement de fruits et d’autres végétaux (feuilles vertes tendres, noix, tubercules, racines, etc.) avec de temps en temps des coquillages, insectes, œufs, miel, etc. (dans une proportion inférieure à 10% de la ration alimentaire). Et tout cela cru. Nous sommes donc de grands frugivores, de moyens herbivores et petits carnivores, et non des omnivores. Nous devrions manger cru : aucun animal au monde ne fait cuire ses aliments, et aucune espèce n’est aussi malade que la nôtre.

« Dans la Nature naturelle, il n’existe pas d’animal omnivore, un mangeur de tout, et encore moins un mangeur d’aliments cuits. Un omnivore est un dévastateur, un mangeur d’herbes, de foin, de bois, de cuir, de laine, de légumes, de fruits, de viande, de poisson, de coquillages, d’œufs, de fromages, de lait, d’os, de peau, de bouses, d’asticots, de vers de terre, d’insectes, de céréales crues, de tubercules crus, de légumineuses crues, de chair en putréfaction, etc. Chaque espèce animale est anatomiquement et physiologiquement constituée pour une alimentation qui lui est propre, c’est-à-dire spécifique. Elle doit la manger à l’état cru, donc à l’état naturel. Enfreindre cette règle, c’est désobéir à la loi vitale qui nous régit inexorablement. » Grégoire Jauvais, médecin, naturopathe, biologiste, psychologue – Extrait de la « La dépression ».

Tranches de patate douce fondantes pesto de kale à l'orange

Il a scientifiquement été prouvé qu’une alimentation incluant une forte proportion de végétaux, et moins de produits animaux, est bénéfique pour la santé.

L’association de diététique américaine, the American Dietetic Association (ADA), l’une des plus grandes associations de diététique au monde, a réalisé de nombreuses études sur le sujet dont certaines ont fait l’objet de plusieurs publications.

En décembre 2016, elle actualise son précédent rapport de 2009 et confirme que « les régimes végétariens et végétaliens, correctement planifiés, sont sains, nutritionnellement adéquats et peuvent fournir des avantages pour la santé dans la prévention et le traitement de certaines maladies. Ces régimes conviennent à toutes les étapes du cycle de vie, y compris durant la grossesse, l’allaitement, la petite enfance, l’enfance, l’adolescence, l’âge adulte, les séniors et pour les athlètes. Une alimentation végétale est plus respectueuse de l’environnement qu’une alimentation riche en produits d’origine animale, parce qu’ils utilisent moins de ressources naturelles et sont associées à beaucoup moins de nuisances environnementales. Les végétariens et végétaliens ont moins de risque d’être atteint par certaines pathologies, dont les cardiopathies ischémiques, le diabète de type 2, l’hypertension, certains types de cancer et l’obésité. La faible consommation de graisses saturées et des apports élevés en légumes, fruits, graines complètes, légumineuses, produits dérivés du soja et noix (tous riches en fibres et en composés phytochimiques) sont caractéristiques des régimes végétariens et végétaliens qui produisent le plus faible taux de cholestérol total et LDL et un meilleur contrôle de la glycémie sérique. Ces facteurs contribuent à la réduction des maladies chroniques. »[2]

Dans le cadre d’une alimentation saine et équilibrée, riche en fruits et en légumes, les apports en fibres alimentaires, magnésium, vitamine B9 (acide folique), vitamine C, vitamine E, fer et molécules phytochimiques bioactives sont supérieure à une alimentation dite « standard ». On constate que le nombre de calories ingérées est également plus bas de par la richesse nutritionnelle des aliments consommés. Enfin, cette alimentation contient moins d’acides gras saturés et de cholestérol. Tout cela concoure à de nombreux bienfaits :

  • Une meilleure santé cardiovasculaire, moins de cholestérol ;
  • Une tension artérielle moins élevée ;
  • Un diabète maitrisé et moins de résistance à l’insuline ;
  • Un meilleur profil antioxydant ;
  • Un système immunitaire plus performant grâce à une réduction de l’état inflammatoire ;
  • Moins d’obésité et autres problèmes de poids ;
  • Un meilleur équilibre hormonal ;
  • Une prévention contre certains cancers (côlon, prostate, sein, etc.) ;
  • Une augmentation de la vitalité, une meilleure récupération ;
  • Une alimentation basifiante luttant contre l’acidification de l’organisme et les pathologies arthritiques ;
  • Un meilleur équilibre de la flore intestinale ;
  • Une meilleure digestion, un meilleur transit et moins de constipation ;
  • Un risque de dépression moindre ;
  • Moins de pathologies rénales.

Champignons crus farcis kale algues

L’alimentation idéale selon la naturopathie serait :

  • 80% de végétaux :
    • Fruits frais et juteux (pommes, cerises, prunes, melons, figues, orange etc.) pour 50% de la ration idéalement.
    • Fruits gras (avocat, olive, amandes, cajou, noisette, noix, etc.)
    • Légumes à feuilles vertes (salades en tout genre, mâche, roquette, etc.)
    • Légumes verts (choux, courgette, haricots verts, concombres, fenouil, etc.)
    • Jeunes pousses (épinard, pourpier, cresson, etc.)
    • Graines germées (alfalfa, fenugrec, brocoli, radis, trèfle, cresson, lentilles, etc.)
    • Légumes lactofermentés (chou, carotte, betterave, etc.)
    • Algues
    • Herbes aromatiques fraîches (persil, coriandre, basilic, menthe, thym, etc.)
    • Légumes racines (carottes, céleri, betterave, panais, etc.)
    • Bulbes (oignon, ail, échalote, etc.)
    • Graines oléagineuses (tournesol, graines de courges, de sésame, de lin, etc.)
    • Fruits séchés (dattes, figues, abricots, pruneaux, etc.)
  • 20% de protéines animales dites maigres :

Coquillages, huitres, œufs entiers frais (au plat, coque ou mollet pour cuire le blanc mais garder le jaune cru). Eventuellement fromages fermentés naturellement ou caillés en petite quantité (pas de vache, mais plutôt de la chèvre ou idéalement de la brebis). Les protéines végétales, moins chargées en impuretés et poisons divers, sont celles à privilégier en priorité (graines germées, algues, oléagineux, certains champignons, pollen frais, etc.). Toutefois, il ne faut pas oublier que l’être humain a un petit carnivorisme à satisfaire avec les sous-produits animaux. Pour éviter les carences, il convient de diversifier l’alimentation et de combiner les différentes sources de protéines : 80% de protéines végétales et 20% de protéines animales.

Bien entendu, ces proportions sont à adapter : un enfant en pleine croissance pourra augmenter l’apport protéique, tandis qu’un adulte présentant des pathologies arthritiques ou un cancer devra les limiter au maximum le temps de retrouver un équilibre.

Retenez la règle des 80-20, mangez du végétal en majorité, des produits bruts, naturels, issus de l’agriculture biologique et une majorité de cru, tout en écoutant les besoins de votre corps, et nul doute que vous vous rapprocherez de l’alimentation qui vous convient le mieux !

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[1] « The bonobo genome compared with the chimpanzee and human genomes. » Prüfer K, & al. Nature. 2012 Jun 28;486(7404):527-31.

[2] Position of the Academy of Nutrition and Dietetics: vegetarian diets. Melina V, Craig W, Levin S. J Acad Nutr Diet. 2016;116:1970-1980.

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